L’histoire entre Isabelle et la peinture remonte à l’enfance lorsqu’elle peint son premier oiseau de paradis à l’âge de quatre ans. Au collège, puis au lycée, elle suit son instinct artistique en étant inscrite aux cours du soir de modèle vivant de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles.
Elle poursuit ensuite ses études à l’Institut d’architecture Victor Horta et à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles et devient architecte d’intérieur.
Par goût de la peinture et des arts décoratifs, elle poursuit une formation en cours du soir à l’Institut des Arts et Métiers de Bruxelles dans l’atelier de faux-bois et de faux-marbre.
Les belles images deviennent le métier d’Isabelle : sa première œuvre ? Les couloirs peints d’un château de la Renaissance en Bourgogne. Passionnée d’innovation, elle devient graphiste à l’époque où l’ingénierie était aussi nécessaire que la créativité.
Après vingt ans, elle revient à ses premières amours et conjugue à nouveau la peinture et les oiseaux.
Parmi ses premières expériences, nous pouvions apercevoir des toucans, hérons et autres martin-pêcheurs aux couleurs vives sur fonds clairs. D’abord inspirée par les traités d’ornithologie des XVIIIe et XIXe siècles, Isabelle Mouton développe un intérêt pour l’histoire naturelle. Son goût pour les vélins d’oiseaux peints à une époque où scientifiques et curieux ne cessaient de vouloir documenter la faune et la flore, marque dans un premier temps ses choix artistiques.
Le temps faisant évoluer la main et la sensibilité de l’artiste, les oiseaux révèlent aujourd’hui une nouvelle apparence, où les couleurs sont sublimées par des fonds minutieusement travaillés.
À travers ses œuvres les plus récentes, Isabelle Mouton ne joue plus seulement sur la couleur et le dessin, toujours d’une précision extrême, mais aussi sur la matière où le noir, qui n’est pas sans nous rappeler les expériences de Pierre Soulages, donne une profondeur unique à des toiles aux formats impressionnants.
Le dialogue entre le regard des oiseaux, leur rapport avec les spectateurs et l’intégration des œuvres à l’environnement architectural transforment chaque toile en une expérience introspective.
Marianne Volle